La blessure d’abandon : apprivoiser la solitude pour retrouver l’amour de soi

La peur de se retrouver seul, ce vide intérieur qui serre le cœur, ce besoin intense d’être accompagné ou rassuré… voilà les traits caractéristiques de la blessure d’abandon.
Cette blessure, qui s’ancre très tôt dans la vie, influence profondément nos relations, notre estime de nous-mêmes et notre rapport à la solitude. Bonne nouvelle : elle n’est pas une fatalité.
Comment naît la blessure d’abandon ?
La blessure d’abandon apparaît dans l’enfance, lorsque l’enfant se sent privé de la présence réconfortante d’une figure d’attachement (père, mère, proche…).
Cela peut être dû à une séparation, une absence prolongée, une maladie, ou tout simplement un parent très occupé, physiquement présent mais émotionnellement absent.
Dans ces moments-là, l’enfant intériorise la croyance :
👉 “Si je suis seul, c’est que je ne vaux pas assez pour être aimé.”
Les manifestations de la blessure d’abandon
À l’âge adulte, la blessure d’abandon se traduit par des comportements souvent inconscients :
- Une peur viscérale de la solitude
- Une dépendance affective ou émotionnelle
- Le besoin d’être rassuré en permanence
- Une tendance à s’accrocher à l’autre, même dans des relations toxiques
- Des relations amoureuses en dents de scie, marquées par la peur de l’éloignement
👉 Exemple : une personne peut appeler son partenaire dix fois par jour simplement pour s’assurer qu’il est toujours “là”.
Exemple concret : le parcours de Julien
Julien, 42 ans, a grandi avec une mère célibataire qui travaillait beaucoup. Enfant, il passait de longues heures seul après l’école.
Adulte, il développe une grande peur de l’abandon : il vit des relations fusionnelles, puis s’effondre au moindre signe de distance. Sa dépendance affective l’épuise, tout comme ses partenaires.
Julien illustre bien le cercle vicieux de cette blessure : plus il a peur d’être abandonné, plus ses comportements poussent l’autre à s’éloigner.
Les chemins de guérison
Guérir la blessure d’abandon, c’est apprendre à être son propre pilier. Voici quelques pistes :
- Apprendre à savourer la solitude : transformer les moments seul en occasions de se ressourcer (lecture, créativité, méditation).
- Se donner de l’amour : pratiquer l’auto-bienveillance (écrire des mots doux à soi-même, prendre soin de son corps).
- Cultiver l’autonomie émotionnelle : développer des passions personnelles, trouver de la joie dans d’autres sphères que le couple.
- Se relier différemment : chercher des relations équilibrées, fondées sur l’échange et non sur la dépendance.
De la dépendance à la liberté affective
La blessure d’abandon peut devenir une merveilleuse enseignante. Elle nous montre que le vrai soutien ne viendra jamais uniquement de l’extérieur, mais qu’il existe en nous.
Lorsqu’on parvient à transformer la peur de la solitude en amour de soi, on attire naturellement des relations plus saines, nourrissantes et durables.
✨ Dans le prochain article, nous plongerons dans une autre facette de nos blessures intérieures : la blessure de défiance, qui nous empêche d’ouvrir pleinement notre cœur à l’autre.
