La blessure d’invisibilité : enfin se sentir vu·e

Ressentir que l’on n’existe pas vraiment aux yeux des autres, que nos besoins, nos émotions ou nos talents passent inaperçus… voilà ce qu’on appelle la blessure d’invisibilité. Elle se nourrit du silence, de l’oubli, de la minimisation. Et elle peut nous pousser si loin qu’on finit par se croire moins digne de voir sa lumière intérieure reconnue.
Comment naît la blessure d’invisibilité ?
Souvent, elle prend source dans l’enfance :
- Quand l’enfant est constamment mis de côté, oublié dans les discussions familiales, ou ignoré malgré ses efforts.
- Quand ses émotions sont minimisées ou invalidées.
- Quand il ressent un besoin de mériter sa place, plutôt que de simplement l’occuper.
L’enfant en résulte avec la croyance :
“Je ne mérite pas d’être vu·e. Ma place doit être gagnée, pas donnée.” SHIRAZ GAIEB
Les manifestations à l’âge adulte
À l’âge adulte, cette blessure peut s’inscrire subtilement dans la vie :
- Une tendance à s’effacer ou à ne pas oser prendre sa place.
- Le besoin excessif de plaire et d’aider pour être remarqué·e.
- La difficulté à exprimer ses besoins, même les plus légitimes.
- Une forme de suradaptation constante, au point de s’épuiser.
« Cette blessure nous incite à faire passer les autres avant soi… on s’épuise à vouloir. » SHIRAZ GAIEB+1
Exemple concret : l’histoire de Lucie
Lucie, 30 ans, est ce qu’on appelle « l’oreille bienveillante » du groupe. Toujours présente pour écouter, pour aider, pour soutenir. Pourtant, elle se sent souvent invisible lors des discussions : ses idées, ses émotions, restent dans l’ombre. À force de donner sans retour, elle finit par s’user… tout en croyant inconsciemment qu’elle ne mérite pas d’être au centre.
Chemins de guérison
Guérir cette blessure, c’est réapprendre à voir et à être vu·e. Quelques pistes :
- Exprimer ses besoins : oser dire ce dont on a besoin, sans attendre l’invitation.
- Reprendre sa place : participer, proposer, se mettre en lumière—à son rythme et selon ses envies.
- Se reconnaître : valoriser ses qualités, même discrètes, sans attendre l’approbation extérieure.
- Cultiver la bienveillance envers soi-même : se dire “j’existe, j’ai une voix, je mérite d’être entendu·e.”
De l’invisibilité à la lumière intérieure
Traverser cette blessure, c’est se redonner le droit d’exister pleinement. Les soins que tu offres, que tu apportes, ta présence même, elle compte — toi, tu comptes. Quand tu t’autorises à briller, tu fais place à une nouvelle vitalité, une confiance qui ne dépend plus du regard des autres.
